Il est impossible de parler de ce livre sans en évoquer un autre de la même auteure, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur. La plupart des personnages sont les mêmes, le lieu de l’action est identique, le propos similaire.
L’un est-il la suite de l’autre ? Plus ou moins…
Harper Lee a écrit La sentinelle avant L’oiseau, bien que l’histoire se passe vingt ans après. Pourtant, L’oiseau a été publié en 1960, La sentinelle en 2015 seulement, quelques mois avant la disparition de l’auteure.
Dans le second, il est fait allusion à des événements qui se sont déroulés dans le premier, mais beaucoup de détails diffèrent, et sont parfois contradictoires. Le raccord entre les deux épisodes n’est pas parfait. Il ne faut donc pas trop considérer qu’il s’agit d’une suite.
La petite fille surnommée Scout a grandi. On l’appelle désormais Jean-Louise. Elle est devenue une jeune femme moderne, qui a quitté l’Alabama pour la trépidante New York, où elle s’est ouverte au monde.
À l’occasion d’une période de congés, elle revient dans le Sud, dans sa petite ville natale de Maycomb. Elle retrouve là son père, sa tante, des amis… Toutefois, plus rien n’est pareil. Le temps a passé sur cette province éloignée, mais sur elle aussi.
Jean-Louise est confrontée à ses souvenirs et à l’évolution des choses, pas toujours dans le sens qu’elle espérait.
Beaucoup de dialogues, beaucoup de retours en arrière, pas mal d’humour, et encore les thèmes du racisme et de la discrimination à l’avant de la scène. Mais cette fois, tout est difficile pour Jean-Louise, confrontée au conflit des générations à presque trente ans.
J’ai trouvé ce tome bien moins prenant que l’autre, et le dénouement bien moins limpide. Dire que je suis resté sur ma faim serait exagéré, cependant j’ai été un peu déçu par le récit. Pas par le style, toujours aussi clair et fluide.