J’ai pour règle, lorsque je parle d’un bouquin écrit par un ami, de prévenir que je ne serai sans doute pas totalement objectif. Alors, je vous préviens : je ne serai pas objectif, car Christina Schwab, et son Jean-Paul préféré, sont des « amis internet » de longue date, que j’ai eu le plaisir de rencontrer « en vrai » il y a quelques mois.
Comme toujours, Christina parle d’elle-même et de sa vie. Il lui est probablement impossible de faire autrement, elle est tombée dans l’autobiographie quand elle était petite. Elle ne le fait pas par nombrilisme, mais parce que c’est sa façon de partager ce qu’elle a vécu, et de distribuer généreusement autour d’elle ses expériences et les bons moments de son existence.
Les mauvais, elle en parle (un peu) moins, et pourtant elle a eu sa part d’épreuves ! Nous retrouvons ces difficultés dans la rubrique « expériences de la vie », et comme elles n’ont pas pu entamer l’optimisme naturel de Christina, on revient vite aux instants de bonheurs. Elle en a eu aussi, heureusement.
Dans son livre, elle parle de ce qui fait son quotidien depuis une vingtaine d’années, c’est-à-dire son mari, ses enfants et sa cuisine. Parce qu’elle aime les bonnes choses, Christina ! Je n’ai pas vérifié, mais je crois qu’il n’y a pas une seule page du bouquin où il n’est pas question, de près ou de loin, de ce qui se mange. Le dernier tiers est même consacré à des recettes et des conseils de santé, deux choses apparemment liées.
Ce que raconte Christina n’est pas, il faut le reconnaître, palpitant. (Si vous cherchez des aventures captivantes et pleines de rebondissements, tournez-vous plutôt vers des spécialistes de la question.) Toutefois, c’est beau et reposant. Quand Christina parle de ses enfants qui grandissent, trop vite comme tous les parents le savent, ça donne ceci :
… nous allons trottiner quelques années à leurs côtés pour leur apprendre à devenir une femme et un homme, puis nous les regardons s’envoler sans avoir aucune prise sur la direction du vent…
Puis elle nous ramène de suite vers la façon de remplir les ventres de tout ce petit monde en déboursant le moins possible, car la dèche fait partie des difficultés qui suivent Christina depuis longtemps. Mais avec un peu d’imagination et les astuces qu’elle nous livre, on peut réaliser de bons plats, par exemple avec des herbes trouvées dans les pâturages de sa Suisse natale.
Jean-Paul est un artiste passionné de graphisme, c’est d’ailleurs lui qui a dessiné les nombreuses illustrations qui ornent ce livre. Son influence nous vaut quelques intéressantes réflexions sur l’art.
Il est évident que si l’invention des chiffres procède du commerce et de la technique, les images et l’art découlent du spirituel… de la sensibilité et de l’esprit jaillit la beauté.
Et celle-ci, à une époque où l’on s’inquiète beaucoup du droit d’auteur… surtout quand il peut rapporter du fric :
L’art, en tant que matérialisation des émanations et intuitions spirituelles, par le truchement des artistes, ne revient-il pas, de droit, à l’humanité dont il est le reflet ?
Je n’ai qu’un mot à ajouter, pour Christina : merci.