Sur la route du papier
Troisième volet du Petit précis de mondialisation, dont les deux premiers traitent respectivement du coton et de l’eau. Que savons‐nous du papier, nous qui l’utilisons chaque jour ? Combien d’objets en papier ou en carton se trouvent en ce moment autour de vous ? Dressez‐en un inventaire rapide, vous serez étonné(e). Ne comptez pas que les livres et cahiers, il y a aussi les jaquettes de CD, les post‐it, les photos, les emballages, les pochettes et enveloppes, les publicités, les journaux…
Érik Orsenna, qui vit du papier puisque écrivain, est parti à la découverte de cette matière fascinante. Il nous entraîne aux origines, en Chine où le papier est né, neuf cents ans avant son utilisation en Occident. Il nous montre comment il est passé dans le monde arabe à la suite de conquêtes, puis en Europe par l’Italie.
Nous apprenons de quelle manière, aujourd’hui encore, certains le fabriquent à partir de chiffons ou de pulpes végétales, et comment sont créées les feuilles une par une, entre les mains de ces artisans d’un autre âge, au Japon, mais aussi chez nous. Le papier, chacun le sait, est fait avec du bois. Cap sur le Canada, alors, et ses espaces immenses qui représentent 10 % des forêts de la planète. Ne pas oublier les contraintes de notre vie moderne : le papier‐monnaie, qui doit être très résistant et infalsifiable. Le papier d’emballage, qui ne doit pas se déchirer, le papier‐toilette et sa douceur…
L’aspect économique n’est évidemment pas négligé. Nous apprenons quel rôle joue le papier dans les échanges internationaux et le poids qu’il a dans les finances des états, y compris la Chine qui en produit peu, alors qu’elle l’a inventé. Et bien sûr, le plus important : le recyclage, clé de notre avenir. Recyclage du papier, mais aussi des déchets de sa fabrication, des chutes de bois, des emballages… Le papier n’est pas seulement matière du passé. Peu de domaines font à ce point l’objet de tant de recherches. On parle même, à son sujet, de nanotechnologies.
J’ai lu ce livre comme un roman d’aventures. Jamais je n’aurais imaginé que cette chose si banale qu’est le papier allait m’entraîner dans de tels recoins. L’auteur, qui s’est rendu dans chaque lieu cité (Indonésie, Brésil, Suède, Congo, Russie, Finlande, Maroc, Ouzbékistan…), raconte à la première personne, ce qui donne un air d’autobiographie au bouquin. Nous passons de l’Espagne à la Turquie, d’un atelier de restauration à une imprimerie, comme autant de rebondissements dans une histoire à suspense. Passionnant, et magnifiquement rédigé.
Je n’aurais jamais eu l’idée d’acheter ce livre, tu as su m’en donner l’envie. Je vais donc envisager cet achat. Merci
Pour avoir “fait” du papier dans ma jeunesse (avec des épis de mais du champ d’à côté) , ce livre m’intéresse. En plus j’aime l’écriture d’Orsena. Merci 🙂
Ça c’est intéressant. Tu pourrais expliquer comment tu as fait ? Après avoir lu ce livre, j’ai envie d’essayer…
A mon souvenir on a fait une espèce de patte avec des pelures d’épis de mais encore vert avec de l’eau et de la colle à papier peint. On a coupé en lanière le mais (dans le sens des fibres), puis mélangé le tout et puis étalé sur un tamis pour faire égoutter (type jouer pour le sable des enfants ^^). Ensuite, on a mis le tout au soleil pour que sa sèche. Et vala ! C’était un “défis” d’un prof d’histoire pour avoir des points en plus. Il fallait faire du papier ou du papyrus.
Pour la version papyrus, tu fais comme avec du papier mâché, tu englues dans la colle et tu pose une couche dans un sens, une dans l’autre pour faire un quadrillage. Puis, tu tapes avec un marteau pour aplatir et tu laisses sécher.
Ca marche aussi (en théorie) avec des poireaux (peut‐être même pas besoin de la colle à papier peint, le suc de poireau pourrait suffire).
De même, pour faire du papier recyclé, tu prends des vieux journaux que tu coupes en petits morceaux, tu ajoutes de la lessive en poudre (un peu) et de la colle à papier peint avec de l’eau. Tu malaxes, tu étales et tu poses sur un tamis (entre 2 torchons à vaisselle) pour égoutter. Normalement tu as un papier gris (mais qui absorbe beaucoup l’encre). J’ai fait ça aussi.
C’était un chouette après‐midi à jouer avec ma soeur ^^
Merci Mysouris. Voilà de quoi occuper les prochains week‐ends.
En cherchant sur le net, tu trouveras d’autres façons de faire 😉 Bon papier !