Le navire de l’homme triste
…et autres contes marins. J’aime la Bretagne et j’aime les contes, donc j’aime les contes bretons, qui se comptent par milliers, imaginés pour passer le temps par les myriades de marins qui partaient durant de longs mois autour du globe terrestre.
Dans une intéressante préface, Irène Frain, elle‐même bretonne, explique sa démarche. Pendant très longtemps, ces contes furent transmis de bouche à oreille, tradition orale qui leur assurait une continuité, mais qui, dans le même temps, les menaçait d’oubli, par le côté terriblement fragile de cette transmission. Avant elle, d’autres se sont attelés à la tâche de fixer ces histoires par l’écrit, afin de leur garantir un avenir.
Mais, afin de s’inscrire vraiment dans cette tradition qui consistait, pour chaque narrateur, à enjoliver l’histoire, elle n’a pas hésité à “mettre son grain de sel” (sic), dépoussiérant le langage et modernisant le style. Certains le regretteront, préférant l’habituel style de ces contes, collectés entre autres par le célèbre Anatole le Braz. Pourtant, cette façon de faire présente l’avantage de rendre plus accessible ces légendes, sans en trahir l’essence merveilleuse, nimbée de superstitions et de craintes envers les forces de la nature.
Nous, les Bretons, depuis les origines, nous avons toujours estimé que la meilleure façon de réaliser nos rêves, c’est d’en avoir… Alors, pourquoi nous en priver ?
Je me suis plongé avec plaisir dans cette trentaine d’histoires un peu naïves, peuplées de diables, de navires‐fantômes, d’animaux-matelots, etc. À réserver pour les amateurs inconditionnels.
JE suis inconditionnelle de la Bretagne et des bretons. Ce texte est alléchant.